Objectif CO2 2017-2018

Objectif co2

Avec près de 20% des émissions totales de CO2 du territoire français, le secteur des transports est – sans grande surprise – l’une des sources majeures de pollution. La maitrise des transports sur le territoire national est pourtant vitale à la bonne marche des échanges de marchandises et à l’interconnexion des centres urbains, abandonner le fret et les livraisons ordinaires condamnerait définitivement l’économie tel que nous la vivons. À mi-chemin de deux solutions – verrouiller étroitement les émissions de CO2 ou libérer le marché des transports de toute entrave – l’Etat a mis en oeuvre en 2015 un programme baptisé « Objectif CO2 », effectif à compter du 18 mai 2016. Son but: donner aux entreprises volontaires les clés pour réduire leurs émissions de CO2 sans que cela n’affecte leur potentiel commercial.

Le programme Objectif CO2

Depuis le 18 mai 2016, les compagnies de transports ont désormais l’opportunité de réduire leurs émissions de CO2 en souscrivant à une initiative gouvernementale. Jusqu’alors chaque entreprise auto-gérait sa comptabilité carbone, déterminait en autonomie les inclinaisons qu’elle voulait lui donner. L’enjeu était alors d’unifier le secteur des transports autour d’un référentiel global pour le CO2.

C’est chose faite avec la Charte d’engagement Objectif CO2 proposé par le ministère de l’environnement. Quatres axes d’amélioration du bilan carbone ont été décelé après une étude de l’Ademe. Ces grands axes sont les suivants: amélioration et renouvellement des véhicules, modification des carburants ou de leur composition chimique, démocratisation de l’éco-conduite, organisation plus optimale des flux de marchandises.

La méthodologie retenue par l’Ademe a le mérite de prendre en compte tous les types de véhicules que l’on peut rencontrer dans une société de transport. Les poids lourds, les cars/bus et les véhicules ultra-légers (inférieurs à 3,5 tonnes) sont susceptibles d’être comptabilisé dans l’effort de réduction des émissions de CO2.

Un principe basique et efficace

Étant donné que la Charte n’engage que les entreprises volontaires, son fonctionnement est par conséquent relativement simple. Si une planification sur 3 ans des performances carbone de l’entreprise a été menée, après avoir au préalable mesuré son bilan carbone, l’entreprise concernée est autorisée à signer la Charte CO2. Une fois la Charte signée, l’autoévaluation doit simplement être reconduite chaque année pour mesurer l’impact des réductions carbones et les concordances avec le plan initial.

Un second volet plus méritant encore du programme Objectif CO2 a aussi été réalisé dans le but de labelliser par tranche de 3 ans les entreprises durablement inscrite dans des réductions d’émissions de CO2. Ces entreprises doivent respecter quelques contraintes spécifiques aisément compréhensibles du point de vue environnemental : sous-traiter dans les transports moins de 35% de son chiffre d’affaires, suivre les flux de transports de l’entreprise hors-routes, ne prendre en compte que la flotte basée en France. En outre une inscription doit être déposée sur le site en ligne Objectif CO2, et, si le dossier est retenu – c’est-à-dire si il est conforme au référentiel de base, ici la base de données HBEFA – un audit de vérification est déclenché.

Quels avantages pour le secteur des transports?

Au-delà de l’aspect purement environnemental lié à la réduction à long-terme des émissions de CO2 et autres gaz polluants, les bénéfices sont à la fois économiques,  commerciaux et même sociaux. Lorsque l’on gère une société de transport, le coût du carburant est une donnée incontournable et paradoxalement incontrôlable. Des variations de prix brutales du carburant peuvent subitement alléger ou plomber une opération commerciale qui toutes choses égales par ailleurs aurait été profitable. Réduire sa dépendance au carburant tout en réduisant ses émissions de CO2 c’est aussi limiter le risque économique que l’on pensait il y a encore quelques années intrinsèquement lié au domaine d’activité spécifique qu’est le transport de marchandises.

En attendant 2050 et l’objectif de 75% de réduction des émissions de CO2 par les entreprises par rapport à 1990, les compagnies de transport qui ont réduit leur bilan carbone peuvent toujours ouvrir un Compte CO2 et donner de la valeur à leur réduction d’émissions de CO2!