Total Énergie continue se transition vers l’électricité
Total Énergie s’est lancée début mai dans une « OPA amicale » pour racheter 100% des parts de SAFT numéro 1 mondial des batteries haute technologie. Le groupe français poursuit ainsi sa stratégie de diversification dans les énergies vertes après avoir racheté en 2011 Sunpower, leader du marché américain des panneaux solaires.
Total Énergie se recentre sur le gaz et l’électricité
Les mutations du marché des énergies conduisent depuis plusieurs années Total à réorganiser et à redéfinir sa stratégie énergétique de long terme. En premier plan la raréfaction des ressources pétrolières disponibles mais surtout la baisse du prix du pétrole pour les consommateurs font aujourd’hui que l’électricité et le gaz s’imposent comme les énergies les plus viables. Les enjeux environnementaux et écologiques ne sont pas non plus entièrement étranger à Total qui souhaite rentrer dans les normes de consommations des années à venir dont les véhicules électriques sont la parfaite illustration.
Dans le même temps Total cède progressivement les actifs qui ne correspondent plus à la stratégie énergétique du groupe. Bostik, une filiale de chimie spécialisée, a ainsi été cédée Arkema en 2015. Atotech située dans le domaines des circuits imprimés devrait lui trouver acheteur courant 2016. À l’instar de Bostik et Atotech, c’est l’ensemble de la filière de chimie spécialisée qui risque à terme de disparaitre des actifs de Total au profit de nouvelles entreprises directement liées à la gestion des énergies comme Saft.
Là ou d’autres industries voient dans la diversification externe une manière de répartir les risques – une conjoncture défavorable dans un secteur se compense par les gains d’un autre secteur – Total Énergie fait un pari sur l’avenir en restreignant au fil des années ses parts de marchés au domaine énergétique.
S’inscrire dans la durée
En proposant des batteries de véhicules (voitures, train ,avions, et même satellites) Saft touche de très près la problématique grandissante du stockage de l’électricité et par-là même des énergies renouvelables. Ainsi l’énergie photovoltaïque nécessite par exemple un stockage efficace de l’électricité pour lisser la répartition de l’électricité sur une année: les saisons les plus gourmandes en électricité sont aussi celles ou les panneaux solaires sont les moins productifs.
Total s’aventure donc désormais dans le domaine du stockage de l’électricité. Avec une offre de 950 millions de dollars pour racheter une entreprise au profit déclinant – l’offre est 9 fois supérieure à l’EBITDA du fabricant de batteries – le leader européen du carburant affirme ouvertement son ambition de se positionner à plein temps sur le marché des énergies renouvelables.
La création d’une branche d’activité « gas, renewables and power » avait d’ailleurs été annoncée peu avant le 19 avril 2016 par le PDG de Total Patrick Pouyané, il devrait y être intégré l’entreprise Saft une fois son acquisition finalisée à l’été 2016, le temps que la commission sur la concurrence valide le projet.
Valoriser les entreprises vertes
Outre le marché des droits à polluer en Europe, Les entreprises qui consentent à des réductions de leur émissions de CO2 peuvent prétendre à plusieurs types d’aides financières, que ce soit des allègements fiscaux ou des mécanismes de compensation carbone. Il est même possible de stocker et de donner de la valeur au CO2 pour les entreprises qui émettent massivement du CO2 comme les centrales de combustion ou les entreprises sidérurgiques.