Quels gestes adopter pour éliminer les pesticides de ses fruits et légumes ?
Les scandales liés au glyphosate, herbicide classé depuis le 20 mars 2015 comme “probablement cancérigène” par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Ils ne cessent de rappeler les dangers liés aux pesticides. Mais comment limiter leur impact dans notre assiette ?
Quelle définition donner aux pesticides ?
Les pesticides portent bien leur nom : du latin “pest” signifiant “nuisible” et “cide” exprimant l’action de tuer. Les pesticides éradiquent tout ce qui peut mettre en péril les productions agricoles ou les aliments pour le bétail. On adjoint même plus largement aux pesticides les régulateurs de croissance des plantes ou encore les traitements empêchant la détérioration des fruits post récolte.
Différents organismes sont ciblés par une variété de pesticides dont, principalement, les mauvaises herbes, les champignons, les insectes et les vers parasites. Certains produits chimiques ont vocation à repousser et non tuer ces nuisibles. D’autres neutralisent des virus fatals aux cultures, mais le consensus demeure : les pesticides sont dangereux pour la santé.
Quels sont les fruits et légumes contenant le plus de résidus de pesticides ?
D’après le rapport dressé par l’association Générations futures en février 2018, de nombreux fruits et légumes que nous consommons tous les jours contiennent des résidus de pesticides. Certains dépassent même la limite maximale de résidus (LMR). Un seuil réglementaire au-delà duquel la commercialisation d'un produit alimentaire n'est normalement plus autorisée. Qu'il s'agisse de denrées destinées à l'alimentation humaine ou à l'alimentation animale.
Carton rouge pour le raisin, les cerises et les agrumes
Sur les 19 variétés de fruits examinées, le raisin se retrouve en première place avec 89% de ses échantillons testés positifs aux résidus de pesticides quantifiables. Les clémentines et les mandarines suivent de près à 88,4%. Puis les cerises qui atteignent les 87,7 %. À plus de 80% d’échantillons positifs, nous avons également les pamplemousses, les fraises, les nectarines et les pêches. Le trio cerises, mangues-papayes et oranges remportent la palme des excès : respectivement 6,6%, 4,8% et 4,4% des échantillons dépassent la limite maximale de résidus.
L’explication ? Le raisin est un fruit particulièrement vulnérable tandis que les agrumes trempent dans des bains de fongicides avant d’être transportés. Les bons élèves ? Les fruits les plus moins sensibles aux maladies : les prunes et mirabelles (34,8% d’échantillons positifs aux résidus), les kiwis (27%) et les avocats (23%). Toutefois, ce graphique est à interpréter en parallèle de celui des fruits dépassant la LMR afin d’éviter les mauvaises surprises, comme avec le kiwi !
Haro sur le céleri branche !
Côté légumes, le céleri branche est le mouton noir des 33 légumes examinés. En effet, avec 84,6 % de ses échantillons positifs aux résidus. Herbes fraîches (74,5 %), endive (72,7 %), céleri-rave (71,7%) et laitue (65,8%) complètent ce cortège. Tandis que les betteraves (4,4%), les madères/ignames (3,3%), les asperges (3,2 %) et le maïs (1,9%) s’illustrent pour leurs scores honorables.
Quant à la limite maximale de résidus, elle est dépassée par le céleri branche, les herbes fraîches, les blettes et le navet.
Les bons gestes pour limiter l’ingestion de pesticides
Le geste le plus élémentaire pour limiter l’ingestion de pesticides est le rinçage de vos fruits et légumes. En particulier ceux dont on consomme la peau, mais des solutions plus complètes existent.
Vous pouvez laisser tremper vos produits dans une solution composée d’un litre d’eau, de 10 cl de vinaigre blanc et d’une cuiller à soupe de bicarbonate de soude. Après 15 minutes de ce bain, rincez-les abondamment à l’eau claire pour pouvoir ensuite les déguster. Ce geste réduit drastiquement les pesticides présents en surface sur vos fruits et légumes ! Autre opération simple : combiner citron et vinaigre blanc pour un nettoyage complet et l’élimination des bactéries. Le duo verre de vinaigre de pomme et litre d’eau fonctionne également.
Toutefois, aucune étude scientifique ne prouve l’efficacité de ces “recettes de grand-mère” pour éliminer les pesticides de vos fruits et légumes. Les plus inquiets peuvent éplucher leurs produits lavés. Puis les rincer à nouveau même si, ce faisant, l'on perd tous les nutriments contenus dans la peau. L’une des alternatives est de se procurer sur les étals de magasins bio. D’après François Veillerette, directeur de l’association Générations futures, « en 2016, 5 % des fruits et légumes bio contenaient des pesticides. Mais aucun spécimen n'avait un taux supérieur au seuil légal autorisé ».
Ainsi, ce rapport de Générations Futures accentue la suspicion des consommateurs à l’égard des produits copieusement traités avec des pesticides. La meilleure des solutions reste encore de cultiver son propre potager ! Faites-vous partie de ces convaincus à la main verte ou avez-vous votre technique pour réduire l’impact des pesticides dans votre alimentation ?